Le 15 novembre 2020

Afin d'introduire cette nouvelle édition de la Semaine Européenne pour l'Emploi des Personnes Handicapées (SEEPH), je vous propose aujourd'hui ces "quelques lignes" sur Le Handicap.

Merci à tous pour votre interêt et bonne lecture !

 


  • De l'exlusion affirmée à la notion d'environnement inadapté

Le mot handicap n’apparaît qu’à partir du XIXème siècle. Son origine serait à chercher dans l’expression « Hand in Cap » (la main dans le chapeau), un jeu d’échange d’objets du XVIème siècle.

Le jeu lui-même est fortement lié dès l’origine à la notion d’égalité des chances puisqu’il s’agit d’échanger des objets de valeurs équivalentes -un arbitre surveillant l’équivalence de valeur des objets afin d’assurer l’égalité des chances entre les joueurs. Le mot sera ensuite utilisé pour qualifier un désavantage attribué aux meilleurs joueurs dans certains sports afin d’égaliser les chances avec les autres joueurs (courses à handicap dans le sport hippique notamment).

Il est interessant de voir l'évolution du regard porté sur le handicap à travers le temps.

Jusqu’au 18ème siècle, l’approche religieuse domine. Si les Hôtels-Dieu sont créés dans une perspective caritative, La Salpêtrière à Paris est, elle, destinée au « renfermement » des mendiants (dont les personnes handicapées font alors partie).

Le siècle des Lumières pose le principe de l’égalité des hommes, qui se concrétise par des initiatives ponctuelles, plus ou moins bien reçues en fonction de l’époque (Diderot - Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient). Des écoles spécialisées voient le jour (l’Abbé de l’Epée, Valentin Haüy), la langue des signes et le braille sont inventés.

A la fin du XVIIIème siècle émerge l'idée d'un devoir d’assistance auprès de cette population. Une Charte de l’assistance est rédigée en 1889 ouvrant la voie aux lois d’assistance qui seront votées par la suite, dont la loi d’assistance aux vieillards, infirmes et incurables en 1905.

La première guerre mondiale marque un tournant majeur dans l’appréhension du handicap.

En 1967 François Bloch-Lainé remet au premier ministre un rapport intitulé « Étude du problème général de l’inadaptation des personnes handicapées ». La personne handicapée est essentiellement vue sous l’ange médical, comme en témoigne, la Classification Internationale des Maladies et Problèmes de santé, réduisant le handicap à sa cause.

Dans les années 80, une nouvelle classification internationale des handicaps (CIH) est rédigée sur la base des travaux de Wood : le handicap moteur - le handicap sensoriel (visuel, auditif) - le handicap psychique (pathologies perturbant la personnalité) - le handicap mental (déficiences intellectuelles) et les maladies invalidantes.

La CIH devient la CIF en 2001 (Classification Internationale du Fonctionnement), elle permet une vision moins biomédicale du Handicap.

Selon la définition de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), « est handicapée toute personne dont l’intégrité physique ou mentale est passagèrement ou définitivement diminuée, soit congénitalement, soit sous l’effet de l’âge ou d’un accident, en sorte que son autonomie, son aptitude à fréquenter l’école ou à occuper un emploi s’en trouvent compromises ».

1957... 1975... On arrive à la loi du 11 février 2005 : "Loi pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées", elle définit le handicap dans toute sa diversité. L’article 2 dispose que « constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant ».

COTOREP, RQTH, DOETH... Le handicap et l'emploi sera abordé dans notre prochaine publication demain.

 


  • Le saviez-vous ?

Zelda Fitzgerald, épouse et égérie de Francis Scott Fitzgerald, fut une icône des années 1920 — surnommée la « première garçonne américaine » par son mari. On lui diagnostiqua un handicap psychique. C'est son prénom qui a donné celui du personnage de la princesse du célèbre jeu vidéo, The Legend of Zelda, par le créateur du jeu qui voulait lui rendre hommage.

 

Des commentaires, des questions, envie d'échanger... ? N'hésitez pas !

 

A bientôt

 

Céline

celine.nomine@log-ins.fr

 

Bibliographie et autres références :

- Introduction à la sociologie du handicap, Histoire, politiques et expérience, Emmanuelle FILLION, jean-François RAVAUD, De Boeck Supérieur, 2020

- Handicap et sociétés dans l'histoire, L'estropié, l'aveugle et le paralytique de l'Antiquité aux temps modernes, Franck COLLARD et Evelyne SAMAMA, L'Harmatta, 2010

- Le handicap, Pierre RABISHONG, Que sais-je, 2018

- Les personnes en situation de handicap, Claude HAMONET, Que sais-je, 2016

- Site de l'OMS - https://www.who.int/fr

- Loi n° 2005 - 102 - https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000809647/2020-11-15/